AMBITION AFRICA : ou comment redynamiser les échanges entre le Continent et la France




Ambition Africa 2018 apparaît sans nul doute comme la plus importante manifestation de nature économique franco-africaine depuis plusieurs années !

Les 22 et 23 octobre, Business France organisait ainsi  le très important et très attendu forum Ambition Africa.
Placé sous l'égide du ministère de l'Economie et des finances et du Quai d'Orsay, l'événement rassemblait 600 entreprises à Paris Bercy.
Un événement de rendez-vous d'affaires d’importance stratégique dont l’importance n’aura échappé à personne.

A l’origine inscrit dans le prolongement du discours d'Emmanuel Macron à Ouagadougou (le 28 novembre 2017), Ambition Africa devrait permettre de resserrer les liens économiques et commerciaux entre l'Afrique et la France, en réunissant délégations d'entreprises françaises et africaines et décideurs publics et privés, venus des quatre coins du Continent.
Quelque 3 000 rendez-vous BtoB étaient programmés et 250 entreprises françaises et 350 entreprises africaines se sont retrouvées pour ces rencontres de haut niveau dans ce lieu de référence qu’est le Cercle de conférences Pierre Mendès France du ministère de l'Economie et des finances.

« C'est le bon moment pour un tel événement », soulignait Christophe Lecourtier, au regard des partenaires impliqués :
l'Agence française de développement (AFD), BpiFrance, le Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN), le Medef et le Medef International, les Conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF), le Conseil présidentiel pour l'Afrique (CPA) et les chambres de commerce françaises...

Si la priorité est donnée aux acteurs privés, la dimension politique était soulignée par la présence du Premier ministre de l'Ethiopie, de celle du ministre des Finances du Nigeria et autres ministres venus du Mali, de Côte d’Ivoire, du Togo, du Kenya, du Ghana ou d'Afrique du Sud en particulier, sans compter les membres du gouvernement français...

Parallèlement aux délégations officielles, le fleuron des entreprises et des institutions financières françaises étaient représenté par des groupes tels que Somdiaa, CMA CGM, Engie, Derichebourg, Orange, CFAO, Air France, Veolia, JC. Decaux, Total ou encore Bolloré Logistics. La Société Générale était « Master Partenaire » de l'événement. «Nous sommes la Banque européenne la plus impliquée en Afrique », a rappellé Alexandre Maymat, en charge de la région Afrique pour la Société Générale qui compte 3,7 millions de clients sur le Continent, dont 150 000 entreprises, à travers 19 pays.

La France représente encore près de 11 milliards d'euros d'exportations en Afrique où plus de 1 000 entreprises françaises sont implantées - dont les entreprises du CAC 40…

D'après Business France, 80 % des entreprises implantées dans l'Hexagone identifient la France comme un « hub commercial » vers l'Afrique.

Un forum et une ambition pour gagner en attractivité !

S’il existe des liens historiques entre la France et l'Afrique, il est manifeste que la mondialisation est passée par là.
Il n'y a plus d'interlocuteurs évidents face à une nouvelle concurrence très active sur le continent : c’est le constat que l’on peut tirer du récent sommet Chine-Afrique, impressionnant événement par les moyens mobilisés !

Il semble en effet difficile de rivaliser avec le géant chinois :
Pékin a annoncé l'annulation partielle de la dette des Etats africains les plus pauvres, enclavés ou insulaires.
Dans le même temps la Chine compte débloquer 15 milliards de dollars de prêts sans intérêt et de prêts concessionnels, une ligne de crédit de 20 milliards de dollars, un fonds spécial de 10 milliards et 5 autres milliards aux fins de soutenir les importations africaines vers la Chine.
Quant aux 10 000 entreprises chinoises déjà présentes en Afrique, elles envisagent d’investir au moins 10 milliards de dollars sur le Continent sur les trois prochaines années.
Au total, ce sont 60 milliards de dollars d'investissements promis par Pékin, en septembre dernier !

Mais la Chine n'est pas seule : les Etats-Unis, l'Inde, la Turquie, le Brésil ou la Russie sont désormais autant d'acteurs-clés qui viennent concurrencer les positions commerciales de la France en Afrique.

L'excédent commercial s'est réduit, passant de 3,5 milliards d'euros en 2016 à 2,9 milliards en 2017.
Les parts de marché françaises à l'exportation ont été divisées par deux depuis l'an 2000 et l'évolution des investissements africains en Europe reflète une évolution sensible.
Les entreprises sud-africaines concentrent 55 % des investissements étrangers dans les pays européens, devant le Maroc (17 %), l'Algérie (7 %), la Tunisie (6 %) et le Nigeria (6 %), elles s'intéressent aujourd'hui davantage à l'Allemagne qu'à la France...

Toutefois, les stocks d'IDE français en Afrique ont été multipliés par 7 entre 2002 et 2017 et s'élèvent à 53,5 milliards d'euros à fin 2017, tandis que le stock d'IDE africains en France a été multiplié par trois entre 2002 et 2017 (2,3 milliards d'euros à fin 2017). Les projets d'investissements d'origines africaines en France ont enregistré une progression de 50 % en 2017, et malgré une présence limitée, la centaine d'entreprises africaines (hors Maghreb) basées en France, dont le sud-africain Steinhoff International Holding (maison-mère de Conforama), emploie près de 12 000 personnes.

Cependant la France dispose de belles marges de progression en Afrique anglophone où ses exportations ont augmenté de 70 % depuis 2014 !

L'environnement des affaires en Afrique, le financement des entreprises françaises et africaines, le mix énergétique, l'agro-industrie, l'accès à l'eau, la gestion des déchets et l'entrepreneuriat en Afrique ont été autant de thèmes qui ont été abordés durant la première journée.

Le lendemain des rencontres abordaient les transports urbains, les nouveaux usages du numérique, la santé, les infrastructures de transport et la logistique multimodale, la formation professionnelle, les biens de consommation français sur le continent et enfin, le rôle de la diaspora dans le renforcement des échanges avec l'Afrique.

Enfin Ambition Africa compte s'inscrire dans la durée et cette première édition devrait rééditée car ce forum est appelé à se pérenniser.


Ambition Africa devrait permettre de présenter « l'expertise française en Afrique », mais aussi « l'apport du Continent » pour la France, car ce forum est appelé à se pérenniser.














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